Pictogramme représentant le logo Facebook Pictogramme représentant le logo Instagram Pictogramme représentant le logo LinkedIn Pictogramme représentant le logo Twitter

Domaine Chabrier en AOC Duché d’Uzès

Par Willy Kiezer | 28 juin 2017 | Portraits | 1 commentaire

L’APPELLATION DUCHÉ D’UZES

Encore une AOC “ni bu ni connu” dont personne, ici, à Paris ne connait l’existence. Vous connaissez probablement l’usine Haribo qui fait la célébrité de la ville d’Uzès mais sachez aussi, qu’ici aussi, on fait de très bons vins. Transformée en 2013 en AOC Duché d’Uzès, l’appellation était auparavant une Indication Géographique Protégée (IGP). Cette montée en gamme a été poussée par les vignerons de l’aire d’appellation.

L’appellation produit du rouge bien évidemment mais aussi du blanc et du rosé ! Les cépages utilisés sont typiques sudistes : Grenache, Syrah en cépages principaux pour les rouges – rosés, et Carignan, Mourvèdre et Cinsaut en cépages accessoires. Pour les blancs, les cépages sont aussi méridionaux : Grenache blanc, Viognier, Roussanne, Marsanne et Vermentino pour les principaux. Les accessoires sont la Clairette et l’ugni blanc (c’est le cépage pour faire du Cognac dans la région de Cognac).

Les vins rouges ont une coloration intense avec de belles expressions aromatiques fruités pour les vins jeunes et élevés en cuve. Pour ceux élevés en fût, les notes de réglisse dominent ! Les rosés sont puissants et frais et ont de quoi rivaliser avec les meilleurs Côtes de Provence… Quant aux blancs, ils ont une robe pâle avec une belle élégance aromatique offrant des notes d’agrumes et d’abricots.

Pour en savoir plus, j’ai interviewé un domaine connu là-bas, réputé jusqu’à l’Élysée (il se pourrait qu’un Président ait gouté quelques cuvées !). Voici le domaine :

CHABRIER & FILS

Situé dans le Gard et plus précisément au Nord de Nîmes et à quelques kilomètres d’Uzès, le domaine est domicilié à Bourdic. Terroir influencé par la vallée du Rhône à l’Ouest et les Cévennes à l’est ! Baptise Chabrier, futur patron du domaine, a gentiment répondu à mes questions. En attendant, c’est son père et son oncle qui tiennent les rênes de l’exploitation.

INTERVIEW NI BU NI CONNU

La famille Chabrier & Fils

nbnc : “Baptiste, qui es-tu dans le domaine ?”

BC : “Je suis le fils d’un des deux patrons et j’ai 22 ans.

D’ici 2 à 3 ans je reprendrais la direction avec mon cousin, fils du deuxième patron (et donc mon oncle). Mon père a 50 ans et mon oncle 53 ans. C’est important pour eux que l’on participe à cette aventure.”

nbnc : “Comment cela se passe en ce moment ?”

BC : “Il y a beaucoup de travail en ce moment, notamment pour traiter les vignes dans le respect du terroir. On commence à désherber mécaniquement et la tâche est compliquée.”

nbnc : “Que faites-vous dans l’entreprise ?”

BC : “On est 4 de la famille à bosser dans l’exploitation et parfois, mon grand-père vient nous aider et nous motiver. C’était lui le patron avant que l’exploitation soit créée et il adore voir ce que l’on fait. Mon rôle est d’être plus présent dans la vigne pour l’entretien, la taille et depuis quelques temps, mon père me forme à de la gestion dans l’optique de la reprise du domaine.”

nbnc : “C’est cool à 22 ans de bosser dans le terroir, mais qu’est ce qui te plais le plus ?”

BC : “J’aime vraiment être dans les vignes et apprendre de nouvelles choses, mais je dirai que le moment des vendanges est assez stressant et particulier. Mais bon, tous les vignerons vous diront la même chose… c’est le moment tant attendu de l’année. C’est là qu’on voit le travail final !”

nbnc : “Quand est-ce que le domaine a-t ’il été créé ?”

BC : “Le domaine, en tout cas la viticulture ici date de 1925 ! Mais c’est mon père et mon oncle qui ont décidé de créer un domaine avec nos cuvées en 1998 pour sortir de la coopérative.”

nbnc : “Combien d’hectares possédez-vous ?”

BC : “Pas loin de 60 hectares avec des terroirs et sols différents. Les coteaux sont argilo-calcaire et en plaine on a un sol plus marneux.”

nbnc : “60 hectares c’est pas mal, ça représente combien de bouteilles produites par an ?”

BC : “Environ 300 000 par an. On a des cuvées pour des vins de tous les jours et des vins plus hauts de gamme, d’appellations.”

Le rosé gastronomique du domaine

Le rouge Duché d’Uzes

nbnc : “Sur quelles AOC / IGP faites-vous vos cuvées ?”

BC : “IGP coteaux du Gard et Cévennes pour les cuvées moyennes gammes.

Nos cuvées prestiges sont en AOC Duché d’Uzès qui est, d’ailleurs, la plus réputée sur le blanc. Certaines cuvées sont élevées entre 18 et 24 mois en fût !”

Le chai, le lieu de la vinification et de l’élevage.

nbnc : “Quels sont vos cépages du domaine ?”

BC : “Sur l’AOC Duché, nous sommes en Grenache en blanc et rouge. Syrah et Marsanne, Carignan.

Les autres : Cinsault, Cabernet Sauvignon et Merlot car l’IGP est plus flexible.”

nbnc : “Quelle est la Particularité d’un AOC Duché d’Uzès ?”

BC : “La particularité ici c’est la température entre la nuit et le jour qui permet aux raisins d’être frais et d’avoir des bases très aromatiques.

(On appelle cela l’amplitude thermique diurne)

nbnc : “De quelle cuvée êtes-vous le plus fier ? Celle que vous préférez par exemple.”

BC : “J’ai un coup de cœur pour deux bouteilles. Le blanc en AOC Duché d’Uzès et le Cévennes IGP rouge Riomal de Molines car c’était celui du grand père de mon grand-père, celui qui est venu ici, à Bourdic pour la première fois.

La vendange est manuelle avec des rendements très faibles. Il y a un Effeuillage et une vinification en macération carbonique (la macération carbonique donne un vin coloré et fruité sans extraire les tanins), c’est une belle cuvée.”

nbnc : “Comment faites-vous pour vous faire connaitre sur Paris ?”

BC : “C’est mon oncle qui gère la partie commerciale et il y a plusieurs contacts sur Paris pour l’aider. Il fait plusieurs salons professionnels en France mais surtout sur Lyon et Avignon. Je me souviens qu’il a vendu quelques bouteilles à L’Élysée car il avait un ami là-bas…”

nbnc : “Souffrez-vous de la concurrence des grandes appellations à proximité ? Costières de Nîmes ? Gigondas ?”

BC : “En effet, un peu on doit le dire. C’est normal car l’AOC est récente aussi, elle date de quelques années. ”

nbnc : “Quelles sont les années millésimes ?”

BC : “Je suis trop jeune pour vous dire quelles étaient les grandes années mais en tout cas 2015 était une très belle année avec beaucoup de bons résultats. Nous avons obtenu des médailles sur Paris et ici, dans le Gard !”

nbnc : “Comment se passe cette année et quels sont vos enjeux ? Vos objectifs ? A court et long terme ?”

BC : “Ça peut aller. On a découvert quelques cas de mortalité sur les cabernets et quelques maladies en ce moment… Rien de grave si ce n’est que l’on doive arracher des pieds pour éviter l’épidémie.

Les enjeux du domaine sont qu’il y ait une passation de pouvoir entre l’ancienne génération, mon père et mon oncle, et mon cousin et moi. Ils tiennent absolument à ce que l’on participe à l’aventure.

Ensuite, sur le domaine, je manque un peu de visibilité mais on souhaite limiter l’utilisation de Désherbant au maximum. C’est pour cela que l’achat d’un “inter cep” est réalisé.”

1 commentaire

Laisser un commentaire

Veuillez remplir tous les champs ci-dessous. Les champs obligatoires sont indiqués avec (*) :

Articles similaires :