Souvent couronnée, assez subjectivement, du titre de l’AOC la plus réputée du Languedoc, Saint Chinian est située dans les hauteurs de la plaine de l’Hérault, aux contreforts du massif central et à quelques kilomètres de Béziers. Elle est reconnue Appellation d’Origine Contrôlée en 1982 et en 2005, avec l’avancée rapide de la qualité de l’AOC, deux dénominations “terroirs” ont vu le jour : Roquebrun et Berlou.
Saint Chinian est aussi réputée pour ses vins typiques et uniques dans le Languedoc. Les vignes ont été plantées sur des sols pauvres, de schistes et de calcaire, et surtout très bien exposées. L’homme a gagné du terrain sur la garrigue pour pouvoir planter des cépages méditerranéens comme le Carignan, la Syrah et la Grenache. Les nouvelles dénominations Roquebrun et Berlou aux sols schisteux donnent des vins avec une faible acidité à la couleur très sombre, tanniques et surtout aux arômes fumés et torréfiés (article sur le domaine de la Lauzeta à Roquebrun).
Le domaine de Cambis à Berlou profite de ce terroir pour produire ses fameux vins. Martin, 29 ans, a repris la gérance du domaine qui a été créé par ses parents en 2002. Son constat est clair, la tendance actuelle montre que la montée en puissance des vins du Languedoc et de Saint Chinian permet de grappiller des points et surtout des clients aux grands vins. Les consommateurs recherchent des vins plus abordables que dans les grands vignobles historiques comme le Bordelais ou la Bourgogne.
Martin, le jeune Vigneron.
Le domaine produit environ 30 000 bouteilles sur ses 15 hectares de vignes. Et c’est une des rares exploitations à avoir résisté à la sécheresse grâce à ses vieux pieds de vignes de Carignan et de Cinsault : plus de 50 ans d’âge voire même 80 pour certains. Cet âge avancé offre un système racinaire profond qui permet d’aller chercher l’eau en sous-sol et d’obtenir une concentration et un rendement très intéressant.
On entend toujours que Saint Chinian est réputée, que les vignerons progressent : mais pourquoi cette appellation est jugée comme telle ? Quelle est la particularité de ce terroir ? Martin répond et c’est la première fois que j’ai une réponse qui me convient quand je pose cette question : « Le sous-sol de l’aire d’appellation est l’un des plus vieux de la région, il a des millions d’années. Le Schiste (roche en sous-sol) procure aux vins des arômes de fumé, de torréfaction sans même avoir besoin d’élever le vin en barriques de chêne ». Il faut avouer que c’est un sacré bel atout pour donner de la complexité aromatique aux vins des vignerons de ce secteur.
La construction du chai de vinification du domaine de Cambis.
Avec un tel avantage, le domaine a investi dans un chai de vinification car auparavant Martin m’a confié que le domaine louait la cave d’un collègue pour vinifier le vin. L’exploitation va pouvoir ainsi développer l’oenotourisme sur le domaine et donc la vente directe. En plus d’avoir un terroir magnifique, Berlou est un village en hauteur à moins de 50 kilomètres de la mer, mais ce qui est merveilleux c’est que l’on peut voir la grande bleue de ce terroir. Imaginez-vous dans les vignes avec une vue incomparable sur la Méditerranée. Martin veut même aller plus loin, il veut créer une dynamique avec le syndicat des dénominations Berlou et Roquebrun pour faire connaitre davantage l’appellation.
Le terroir de Berlou. Par beau temps, on peut apercevoir la Grande Bleue.
En ce moment, on parle beaucoup de « vins naturels », de « vins sans souffres ajoutés » et je me suis dit que c’était un moment intéressant pour poser la question à un vigneron pour savoir ce que lui en pensait. Surtout que beaucoup de vignerons s’y mettent dans le sud. Et encore une fois, c’est une réponse qui me bluffe et qui a réussi à me convaincre : « Personnellement je salue vraiment la volonté mais je ne peux pas tomber dans cette extrémité, c’est très clivant comme style de vin. Il faut que toutes les conditions soient réunies et je ne veux pas que 4 bouteilles sur 6 dans le carton re-fermentent ». Bon, le constat on l’avait déjà entendu, mais Martin m’assure qu’il a tenu à rester très raisonnable en utilisant aucuns engrais chimiques depuis 2 ans : « Je préfère un traitement simple et naturel à l’observation plutôt qu’à la prévision. Et puis le Schiste en sous-sol nous donne certes un avantage sur le gout du vin, mais il est impossible de planter de l’herbe entre les vignes car le sol est acide… » Pour en finir sur ce sujet, Martin me dit qu’il est bien en dessous du taux de sulfites maximum utilisés : « Un traitement à la main, un travail à la main et un tri des grains à la main nous permet d’utiliser le meilleur pour faire nos cuvées ».
Tiens, en parlant des cuvées, le domaine de Cambis propose 8 cuvées. 5 vins rouges, 2 vins blancs et 1 rosé composent la gamme. Les vins rouges proposés vont bien sûr du plus léger et vinifiés en cuve pour l’apéritif au plus charpenté en AOC Saint Chinian Berlou pour les amateurs qui aiment les vins complexes avec l’ajout du fut de chêne.
La gamme de vins du Domaine
Les deux blancs proposés sont différents car l’un est en vin de France et l’autre en AOC Saint Chinian. La première cuvée est une micro cuvée, peu de bouteilles sont produites avec le Viognier et la Roussanne (voir cuvée Le Chant des Griots). La deuxième est typique du sud, un vin frais mais aux accents typiques du sud.
Les cuvées blanches du domaine de Cambis.
La cuvée Kalliope ! La deuxième blanche.
Bref, difficile de mettre des mots sur ces sensations sans avoir gouté ! Je rencontre Martin courant Novembre et il est prévu de gouter ses cuvées… J’ai hâte !
Pour celles et ceux impatients de pouvoir lire mes sensations, je vous invite à aller directement acheter les bouteilles du domaine ici chez « Divvino ».
Liens pour aller découvrir ce domaine :
Page Facebook du Domaine Cambis
Profil Instagram du Domaine Cambis
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