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Le domaine de la Triballe, refuge pour la biodiversité

Par Willy Kiezer | 12 juin 2022 | Portraits | 1 commentaire

Trait d’union entre les terroirs du Pic Saint-Loup et des Grés de Montpellier, le domaine de la Triballe est un véritable refuge pour la biodiversité. Un exemple pour ce qui est des pratiques agricoles durables, paysannes, un modèle en matière d’agroécologie. Découvrons tout simplement l’un des domaines les plus anciens à être certifié à l’agriculture biologique en France.

Retrouvez les deux premiers articles de notre série sur l’agroécologie : 

La Triballe, à cheval sur deux terroirs

La Triballe est située sur la commune de Guzargues à 15 kilomètres au nord de Montpellier. Plus précisément entre la capitale héraultaise et la célèbre montagne calcaire du Pic Saint-Loup. Les vignes sont nichées tout autour de la propriété et du chai, au cœur d’un îlot de 80 hectares de verdure, dominé par les forêts et les garrigues. Sur place, on remarque très vite que c’est un endroit différent, un domaine pas comme les autres. Pas d’océan de vignes à perte de vue mais plutôt un paysage vallonné, agréable et verdoyant. C’est dans ce cadre bucolique que les 14 hectares de vignes sont cultivés en bio depuis 1974. Olivier et Sabine Durand ont repris les vignes et créé le domaine en 1990 ; ils sont aujourd’hui accompagnés de Marie, leur fille.

l'îlot de la Triballe, un refuge pour la biodiversité
l’îlot de la Triballe, un refuge pour la biodiversité

Deux influences climatiques sont visibles et se font face, révélatrices des deux terroirs présents sur l’îlot. La partie nord, plus sèche et plus aride, est sur l’aire géographique de l’AOC Pic Saint-Loup tandis que la partie sud, davantage exposée aux vents venus de la mer, comporte des parcelles rattachées à l’AOC Grés de Montpellier. Sans parler de climat, on peut observer et ressentir sur place l’impact de ces deux influences.

L’agroécologie au domaine

Rappelez vous notre article qui introduit l’agroécologie. Cette pratique est polysémique. Au domaine de la Triballe, elle se manifeste évidemment de plusieurs manières et c’est en cela qu’il est intéressant d’évoquer le lieu mais aussi les femmes et hommes qui y travaillent. N’oublions pas que l’agroécologie est également une philosophie qui va bien au-delà d’un mode de culture.

Une famille de paysans

On parle souvent du “bon sens paysan” dans les campagnes et les terroirs. Un bon sens qui irait au-delà des cahiers des charges du bio. Il est d’ailleurs fréquent d’entendre avec raison les cavistes le résumer à un “bio ++”. La famille Durand en est un illustre exemple et vous allez le constater par vous-même avec les quelques lignes qui vont suivre.

Olivier et Sabine Durand vivent au domaine, ont éduqué leurs filles au domaine, ont un potager au domaine, chassent le sanglier au domaine et cultivent la vigne au domaine, le tout dans leur îlot de 80 hectares. Une forme d’autarcie et d’autonomie rares dans le paysage viticole français. Ce n’est pas sans rappeler la définition d’une ferme indépendante et globale, déjà proposée par Rudolf Steiner lors de la conférence aux agriculteurs. Qu’on aime ou pas la biodynamie ou son initiateur Steiner, sur ce point il a tout fait raison, une ferme doit être indépendante et autonome, ce qui réduit fortement son impact sur l’environnement (carbone, utilisation de l’eau etc.). Nous avons déjà rencontré un certain Michel Guignier dans le Beaujolais, qui épouse également cette philosophie. 

La sobriété est une valeur de l’agroécologie. Sans vouloir accaparer le principe, c’est un point très important de la pratique agroécologique. Ce n’est pas en remplaçant sa voiture ou son tracteur dès qu’il y en a un nouveau qui émet moins de CO2 qu’on va faire une transition. La solution est dans la sobriété, dans l’acte de garder le plus longtemps possible une technologie et de l’utiliser le moins possible également. On ne vous apprend rien, mais qui en définitive applique vraiment cette démarche ? Au domaine de la Triballe, le 4×4 est aussi âgé que l’auteur de ces quelques lignes… C’est vous dire l’état dans lequel elle se trouve (et on adore) ! Des panneaux solaires sur le toit du chai, plus modernes, viennent compléter leur indépendance.

La polyculture

Marie, la fille d’Olivier et Sabine, rejoint ses parents en 2020. Ingénieure en recherche & développement dans l’agronomie, l’agroécologie est son terrain de jeu, et le domaine lui convient très bien. Spécialisée dans les plantes aromatiques et médicinales, elle a entrepris l’implantation de plusieurs espèces au domaine, dans l’objectif de fabriquer des huiles essentielles. Immortelle et thym ont donc été plantés sur certaines parcelles, entre les vignes et les bosquets, la propriété est un écrin de nature aux parfums odoriférants très agréables. Des ruches ont également été installées sur la partie sud du domaine.

D’ailleurs, le domaine de la Triballe a été élu meilleur domaine de l’appellation Pic Saint-Loup en matière de biodiversité, une belle récompense lorsque l’on voit le travail effectué par la famille.  

Pour terminer, l’agroécologie se manifeste également dans la transmission de savoir-faire. A la Triballe, c’est dans leur mode de vie et dans toutes les pratiques que vous venez de découvrir, transmis de génération en génération.

Les ruches installées au domaine de la Triballe
Les ruches installées au domaine de la Triballe

Un lieu au service de l’agroécologie

Il aurait été tentant de défricher quelques hectares sur les 80 pour planter davantage de vignes. De nombreux domaines l’auraient fait ou le font ailleurs. Ce n’est pas le cas au domaine de la Triballe où la famille Durand préfère creuser quelques mares d’eau pour les animaux et laisser en abondance des climax ici et là. Sur un milieu donné, un climax désigne un ensemble de plantes, d’arbres et de sol en état terminal d’évolution et bien entendu sans perturbations extérieures. Concrètement, un climax est une forêt primaire préservée des perturbations de l’Homme.Elle ne peut aller plus haut dans le ciel et plus en profondeur dans le sol. La vie y est à son paroxysme. 

Au domaine, la famille Durand souhaitent laisser ces oasis de forêts pour en faire des climax. Le bois ne sera pas ramassé, et la forêt ne sera pas gérée. Quoi de mieux en termes de pratiques agroécologiques pour faire du vin ?

On a goûté :

La cuvée : Capitelle 2017 – AOC Grés de Montpellier

Grenache et syrah pour vous servir ! C’est la plus douce et certainement la plus élégante des cuvées sélectionnées. On sent la fraîcheur des coteaux et la finesse de l’expérience. Le bio y est certainement pour quelque chose…

Bouteille "La Capitelle" Domaine de la Triballe

Plus d’informations : https://www.la-triballe.com/

1 commentaire

  • Avatar Sarrouy dit :

    Les ascendants doivent être fiers de ce qu’est devenu le domaine de la Tribale.
    Olivier et Sabine y font du très bon vin et je souhaite à leur fille Marie de perpétuer et de diversifier avec ses huiles essentielles sur ses terres guzargoises magnifiques. N’hésitez pas à faire un détour par la Tribale,vous y serez toujours bien reçu.

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