Retour sur l’un de mes coups de cœur de ce début de printemps : Le Château les amoureuses. C’est un domaine situé à la quasi-confluence entre la rivière Ardèche et le fleuve Rhône, à Bourg-Saint-Andéol, en Ardèche. Frontalier avec le Gard et le Vaucluse, le terroir est bien évidemment atypique avec des influences rhodaniennes et méditerranéennes. J’ai découvert ce domaine en goûtant l’une de leur cuvée étonnante, fait avec un cépage venu d’ailleurs…
Le domaine, son histoire
Ce domaine est une belle exploitation : 80 hectares de vignes cultivées pour environ 300 000 bouteilles produites. Deux sous-exploitation : terres des amoureuses et château les amoureuses. On n’est pas chez le petit vigneron du coin mais le savoir-faire est là. Ce qui est frappant en regardant et surtout en goûtant les vins de ce domaine, c’est la qualité des produits.
C’est un amoureux du pays, enfant du coin et grand industriel français Jean-Pierre Bedel qui a racheté ce domaine en 2011. L’enjeu est de faire de cette exploitation un domaine leader et réputé pour ses excellents vins. 13 amoureux et amoureuses travaillent au quotidien au domaine. Une cave de 5 000m² équipée des dernières technologies rendent le chai magnifique.
Alors pourquoi réaliser un article sur un domaine si développé ?
Rappelez-vous l’introduction, la cuvée que j’ai goûtée avec ce cépage venu d’ailleurs. N’est-ce pas là une preuve de rareté ? Si, clairement ! Je crois que c’est le seul domaine en France produisant une cuvée en Touriga Nacional, célèbre cépage du Portugal. Ensuite, la terre des amoureuses est remplie de cuvées en IGP Ardèche pour réaliser des styles de vins qui sortent du cahier des charges des AOC locales. Le domaine fait preuve de beaucoup de créativité dans les assemblages. Ces deux facteurs font à eux seuls la différence, je me suis donc employé à goûter ces cuvées.
Et puis il y a le nom : Les amoureuses. Quelle terre romantique. A L’époque dans le village de Bourg-Saint-Andéol, les jeunes gens se retrouvaient près d’un ruisseau et dans les vignes pour des rencontres « amoureuses ». Nom atypique…
Place à la Dégustation (pas le même soir…)
Quelle sensation, quelle puissance et quel style ! Je connaissais la réputation du cépage, que j’avais déjà eu l’occasion de déguster au travers de vins portugais, et en regardant le degré d’alcool j’ai su qu’il fallait un plat costaud. Pour le Touriga, une viande qui a du goût, le filet de canard au piment d’Espelette.
15,5° au compteur, élevage en fût neuf pendant 15 mois sur des lies fines, soleil, 2015 bref il faut l’avoir en bouche pour comprendre ce méli-mélo. Les arômes, de fruits noirs macérés et les arômes du fût légèrement torréfiés, puis le cuir, sont si intenses qu’il faut le sentir pour le croire. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir sur un vin rouge. Le Touriga ne rentrant dans aucun cahier des charges français, ce vin doit inscrire la mention « Vin de France ».
Toujours du soleil dans ce vin, mais saviez-vous que la fraicheur est un gage de qualité ? Dans ce vin sudiste, en IGP Ardèche, grenache et syrah, élevage en fût et tablant à 15°, la fraicheur est indispensable pour éviter le côté « écœurant » de l’alcool. Chose faite, le vin était vraiment frais (c’est une sensation). Le grenache a apporté des arômes de fruits rouges frais comme la fraise, et le fût le côté boisé et vanillé, élégant.
En résumé, un domaine plein de talent dans un terroir reculé avec des cuvées qui n’ont pas des Appellations connues de tous. Ça c’est du ni bu ni connu !
Voici quelques photos du très beau domaine :
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[…] pour l’occasion les vins du château les amoureuses en côtes du Rhône ou vins IGP . Ni bu ni connu en fait l’éloge, on peut y aller les yeux fermés, la qualité est […]